Nombre total de pages vues

vendredi 29 avril 2011

Gaga Extravaganza ?

GLEE.
BORN THIS WAY (2.18) 

Non, ce blog ne sera pas monomaniaque. Mes deux premières entrées étaient des reviews de Doctor Who, et la prochaine sera également sur la série (plus spécifiquement les deux premiers épisodes de la saison 6), donc en attendant je vais parler un peu d'autre chose, pour changer. Toutefois, la plupart de mes séries arrivant à leurs fins de saisons, je vais attendre de voir les finales pour en parler. Il ne me reste plus qu'à parler alors de ... Glee.


The L Stands For My Loser. 

Je vais aller droit au but : je n'aime pas Glee. 

Après un pilote prometteur (une série avec des numéros musicaux, des personnages marginaux, un humour acéré, et oui, j'avais chanté Don't Stop Believing tout l'été), je suis allée de déception en déception avec Glee. J'ai compris assez tôt dans la saison 1 qu'elle serait complètement ratée et ne tiendrait aucune de ses promesses du pilote. D'accord, il y a de bonnes répliques ici ou là, et dans leurs bons moments les personnages peuvent être sympathiques (surtout les personnages secondaires à vrai dire). Quant aux reprises elles sont neuf fois sur dix inécoutables, mais de temps à autres, on aura un numéro agréable.

Le gros problème de Glee est une inconsistance assez insultante. On ne demandait pas forcément à la série d'être brillante, sarcastique, osée, meta, etc. C'était un teen drama. Un teen drama basé sur le concept du show choir, et dans lequel les personnages éclataient régulièrement en chansons. Avec cette base de départ, aucun miracle n'était possible. De plus, même si les personnages de la série étaient des misfits, ils étaient en même temps incroyablement stéréotypés ce qui laissait peu de place à un regard vraiment original et critique sur la jeunesse américaine actuelle.

Il n'empêche, que même sans être tout ça, Glee aurait tout simplement pu être une série sympa et amusante, autour d'un groupe de jeunes qui s'aiment, se disputent et chantent. Juste cela aurait été suffisant. En fait, juste cela m'aurait enthousiasmé et fait jurer fidélité à tout jamais à la série. Et c'est probablement tout ce qu'y voient les nombreux fans (?) de la série. Le problème de Glee (bon Glee a beaucoup de problèmes mais on va essayer de viser le principal) c'est qu'il s'agit d'une série à multiple personnalités. Cela pourrait être bon signe sauf que la série se perd entre ses différentes identités.

La série a trois co-créateurs, et les trois hommes publiquement admettent qu'ils ont chacun une vision différente de la série, l'un tirera plus sur la satire ou l'autre sur la bluette adolescente ... La série semble changer de ton et de message d'un épisode à l'autre. Et là je ne parle que des thèmes généraux liés à la série, mais du point de vue de la narration, d'un épisode à l'autre, les personnages vont changer de personnalité, des interactions qui fonctionnaient la semaine d'avant seront oubliées, etc. 

La série a zéro continuité. Aucun semblant de cohérence et d'homogénéité. C'en est à un point que je commence à me sentir franchement insultée en regardant la série. Par exemple, une amitié intéressante et touchante qui fonctionnait bien dans le dernier tiers de la saison 1, Mercedes et Quinn, est complètement oubliée en saison 2. Je ne crois même pas que les deux personnages aient eu une seule scène ensemble sur les 18 épisodes déjà diffusés cette année. 

En plus de tout cela s'ajoute l'influence un peu trop omniprésente d'internet et des commentaires des gleeks. C'est ainsi que sont nés des pairings improbables (Puck/Rachel) oubliés l'épisode suivant, qu'on écrit des storylines peu inspirées qui tapent sur les critiques du net (dans l'épisode Night of Neglect 2.17), qu'un guest-star bien accueilli revient souvent, beaucoup trop souvent, même pour parler dans le vide (la Holly Holiday de Gwyneth Platrow), que des arcs sortent de nulle part par magie (l'arc d'Indina Menzel dirigeant la chorale rivale des New Direction se transforme en arc soapesque sur la mère naturelle de Rachel, les internautes ayant noté la ressemblance entre les deux actrices) ou qu'un personnage se retrouve sans storyline (Sam était censé être le premier petit ami de Kurt mais comme tout le monde l'avait deviné sur le net, un autre love interest a été introduit et le personnage de Sam ne sert plus à rien, à part se faire insulter toutes les semaines par Santana).

C'est toujours appréciable quand les showrunners se préoccupent de la passion des fans, leur adressent des clins d'oeil, leur rendent hommage ou même se moquent gentiment d'eux. Bien fait ça donne une fanvid Jeff/Annie inspirée d'une véritable fanvid pré-existante dans un épisode hilarant de Community, ou la pelletée impressionnante des épisodes meta de Supernatural où les protagonistes rencontrent leurs fans dans des conventions et où ils découvrent médusés l'univers merveilleux des fanfictions homo-érotiques. 

Mal fait, ça donne Glee, où les auteurs ne soignent pas vraiment leurs fans mais se laissent commander par eux. Normalement, c'est le créateur qui est censé savoir ce qui est bon pour son fan, même si a priori cela ne lui plaît pas. C'est le travail du créateur de décider, de mener son histoire. Et ce n'est pas parce qu'on vit dans une ère où les médias sont empoisonnés par les immondices de la télé-réalité qu'il faut laisser les spectateurs s'habituer à l'idée de tout décider. Quand on regarde une fiction, on ne peut pas choisir à la carte les personnages qui vont être sous les projecteurs, qui vont mourir, qui vont coucher avec untel, etc. 

Ces mauvaises habitudes données aux spectateurs et relayées peu judicieusement par des co-créateurs incapables de s'entendre sur le fond de leur show, contribuent à faire de Glee une série brouillonne, parfois exaspérante, et surtout constamment non-évènementielle.

L'épisode de cette semaine est symptomatique de tout cela. On nous annonçait dans la presse depuis quelques semaines un épisode "épique", un hommage à Lady Gaga (formule déjà utilisée dans un épisode de la saison précédente et qui avait bien fonctionné), un grand bouleversement, un show de 90 minutes et ... On n'a rien de tout ça.

 Nice T-Shirts. Bad Song. Really, really Bad Song.

Premièrement, l'épisode fait à peine plus de dix minutes qu'un épisode au format ordinaire 42 minutes. Quand sur une heure et demie, quarante minutes sont consacrées aux publicités, moi j'appelle ça une arnaque, pas un évènement, encore moins une Gaga Extravaganza. L'épisode sur le fond, de plus, ne fait que ressasser un message déjà traité cinq cent fois dans la série, sur le fait de s'accepter. Le plus ironique c'est qu'il le fait très mal : on célèbre le fait que Quinn ne se soit jamais acceptée et se soit entièrement faite refaire, et globalement les messages sur les T-Shirts des personnages dans leur numéro final sont soit complètement hors de propos, ou complètement dépassés par des personnages qui se sont acceptés depuis longtemps. 

Du point de vue de l'intrigue, aucun retournement et aucune surprise. On sait que Kurt retournera à McKinley depuis l'épisode de son départ, et d'autant plus depuis que les Warblers ne font plus partie de la compétition. La véritable surprise aurait été que Santana soit sortie du placard. Et en parlant de Santana : la semaine dernière elle défend Kurt comme une tigresse contre l'ignorance et la violence de Karofski, et cette semaine ... elle complote avec lui et l'utilise comme couverture ? C'est assez décevant. 

D'ailleurs j'aimerais que Santana "laisse partir" Brittany. Je préfèrerais qu'elle s'accepte et qu'ainsi elle trouve le bonheur avec une autre lesbienne (comme Kurt l'a fait avec Blaine) plutôt que d'essayer de forcer la main de Brittany qui est de toute évidence amoureuse d'Arty et hétérosexuelle (j'accepte son bicurious mais je ne suis pas convaincue). C'est un exemple des relations toutes malsaines dans la série. 

Que les relations, tout comme les personnages, soient mal écrits, c'est une chose, mais qu'elle soient aussi "violentes" et manipulatrices, c'est plus inquiétant. Will ne se comporte pas mieux en forçant la main d'Emma pour qu'elle accepte son problème (la scène des fruits sales était difficile à regarder), Finn manipule Rachel en lui donnant constamment de faux espoirs, etc. En fait la seule relation saine est celle de Mike Chang et Tina, mais c'est probablement parce qu'elle est trop secondaire pour être ruinée par les auteurs.

C'est assez fréquent dans ma relation avec la série : la série réussit une chose pour cinq atrocités. Comme dans les numéros musicaux de l'épisode : le mash-up de Rachel et Quinn est joli (même si la volonté de Rachel de se faire opérer du nez est incompréhensible considérant qu'il y a quelques épisodes elle déclarait être complètement à l'aise avec son physique, et ce sans même mentionner les connotations douteuses d'expressions telles que vouloir avoir l'air "less hebraic" alors qu'elle a toujours revendiqué ses origines juives), le numéro de Kurt réussi également. 

Mais qu'on arrête de prétendre que Cory Monteith est un grand chanteur et qu'on donne des numéros un peu moins idiots à Darren Criss (mon numéro préféré de Blaine est son duo avec Rachel qui était beaucoup plus frais et décontracté). Quant au final en groupe, il manque complètement d'énergie et d'intérêt (alors que les numéros de groupes sont généralement au moins divertissants), en plus de contredire le thème de l'épisode par un choix de chanson atroce : Born This Way étant un morceau copiant une chanson de Madonna, autrement dit Lady Gaga chante qu'elle aimerait être Madonna (même si on se demande pourquoi), sans compter que leur version coupe le passage sur les transsexuels, tout comme "transvestite" avait été coupé de l'épisode Rocky Horror Picture Show

En somme un épisode non-évènementiel présenté comme extrêmement évènementiel, et qui flingue encore une fois toute la continuité du show. La série est de plus en plus ridicule. Et je n'achète pas du tout l'argument de la plupart des fans de Glee, sur le fait que la série est comique, volontairement caricaturale, car c'est faux. Cet épisode, comme beaucoup d'autres épisodes, est né d'une volonté de porter un message, d'être pris au sérieux. La série pourrait passer malgré ses maladresses et ses absurdités si la série n'était qu'une comédie pop-addict de plus (exemple à la Community), mais elle clame sans cesse être plus que cela. Et elle se plante, systématiquement.

Mauvais, très mauvais.



NOTE : Oh Mais Quelle Horreur.

2 commentaires:

  1. Alors là je suis entièrement d'accord, et je suis toujours étonnée par le succès et populaire, et critique de la série. On me disait que le succès populaire pouvait encore s'expliquer (chansons que tout le monde connaît, divertissement) mais je ne comprends même pas en quoi la série est divertissante puisque je m'ennuie comme un rat mort devant presque chaque épisode.

    Le pire, concernant les personnages clichés, c'est qu'il y a toujours matière à développer ensuite (combien de teen show partent avec des perso clichés qu'ils creusent ensuite avec finesse ?), mais ils ne l'ont que très rarement fait.

    Les chansons sont en plus mais alors... J'ai pas de mot, et à chaque fois, je regarde mes mails. (et maintenant, je regarde plus Glee de toute façon ^^).

    Le pire, c'est en effet ce sur quoi tu conclues : la prétention de Glee et de ses créateurs (au point de s'énerver contre des artistes qui refusent d'être repris, comme on le voit ces derniers temps). Il me semble que c'est d'ailleurs peut-être la cause de cette impuissance à se faire une vraie identité : on veut plaire à tout le monde et pour ça, fait du gros n'importe quoi (mais je pense que ça va finir par lasser, j'espère du moins).

    RépondreSupprimer
  2. Idem, le succès populaire ne me surprend pas tellement, compte tenu du succès des émissions de télé-crochets, ou plus généralement aux Etats-Unis où les showtunes sont très populaires (beaucoup plus qu'en France en tant cas). Mais les nominations pour les multiples awards me laissent perplexe ...

    La série peut être amusante, et elle avait un concept engageant, mais au final elle est brouillonne, mal écrite, les personnages changent de personnalité selon les envies des scénaristes ... C'est insultant. On ne peut pas tout pardonner sous prétexte qu'on écrit de la caricature, de la comédie ...

    La série souffre d'un dédoublement de personnalité, ils revendiquent la superficialité de leurs intrigues et le côté caricatures qui n'évoluent jamais de leur série, et en même temps ils tentent de passer des messages, et d'être moralisateurs. En fait, ils se foutent un peu de nous !

    Et la prétention de Murphy vis à vis des artistes qui ne veulent pas que leurs chansons soient reprises dans la série, est insupportable. Quand tu as écrit et composé une chanson, c'est ton travail, et tu as tout à fait le droit de ne pas vouloir qu'elle soit reprise dans une série. Ce n'est même pas forcément contre la série en soi, parfois il y a juste des artistes qui refusent les reprises tout court et cela n'a rien à voir avec Glee.

    Enfin, on devrait faire comme avec Community et espérer qu'ils meurent tous dans un accident de bus.

    RépondreSupprimer