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mercredi 4 mai 2011

Le Doctor est Mort.

DOCTOR WHO. 
THE IMPOSSIBLE ASTRONAUT/DAY OF THE MOON (6.01/6.02)

Ma première pensée, quand j'ai terminé l'épisode en deux parties inaugurant la saison 6 de Doctor Who, c'était que le Doctor était mort. Et je ne parle pas de la séquence d'ouverture de l'épisode qui montre notre héros se faire assassiner pour de bon par un mystérieux individu dans une combinaison spatiale. Le Doctor est mort.

Ceci n'est pas un Doctor.

Ou du moins le Doctor tel que je le connais et l'apprécie depuis cinq ans maintenant.

L'épisode The Impossible Astronaut (6.01) nous emmène quelques mois après la lune de miel mouvementée des Ponds dans A Christmas Carol (6.00), et nous les retrouvons vivant dans une petite maison cosy (... et je ne sais absolument pas avec quel salaire ils la paient, la maison, puisqu'Amy est une kissogram à la retraite et Rory a sûrement été viré de son boulot d'infirmier, avec, vous savez, ses disparitions qui durent des mois ? ). Le Doctor, d'après leurs observations, semble faire des tas de choses complètement idiotes (comme troller un court-métrage de Laurel & Hardy ou se faire faire un portrait nu) pour attirer leur attention. Et non, l'épisode ne reviendra pas sur ces passages, pas plus qu'il ne leur donnera du sens, cela ne servait qu'à être un gag, apparemment.

Puis le couple reçoit une invitation pour l'Arizona. A quelques siècles de là, dans sa Storm Cage, River Song reçoit la même invitation. Lorsque les companions du moments se retrouvent, le Doctor, plus âgé de deux siècles, les attend (le Doctor les appelle ceux en qui il fait le plus confiance mais c'est douteux parce que les Ponds sont un peu des quiches, mais à la rigueur River, OK, puisqu'il s'agit d'une future version de lui-même : lorsqu'on retrouvera le Doctor du présent il souligne assez clairement qu'il n'éprouve aucune confiance en elle). Il les emmène à un joli pique-nique, où il se fait tuer. Puis, le Doctor du passé (ou du présent selon votre point de vue) fait son apparition, ayant lui aussi été invité à la petite sauterie. 

Le groupe suit les traces d'un quatrième invité, ce qui les emmène dans le Bureau Ovale en 1969 juste à temps pour aider le Président Nixon à résoudre les mystérieux coups de fil d'une petite fille appelant à l'aide. Leur petite aventure les conduit à faire enfin connaissance avec le Silence (ennemi mentionné tout au long de la saison 5) qui est une espèce alien contrôlant l'esprit des humains en leur faisant oublier leur existence aussitôt qu'ils les ont vus. S'ensuit alors un plan alambiqué au point qu'il en est ridicule pour les traquer et une victoire par génocide triomphant.
Et le Doctor est mort.

Il est mort à mes yeux en tout cas. Je n'ai rien de particulièrement négatif à dire sur ce double épisode. Je l'ai honnêtement trouvé bon, distrayant, rythmé, très bien filmé (à l'exception de deux séquences utilisant des ralentis ridicules) et il proposait une caractérisation satisfaisante des personnages principaux de la série tout en exploitant merveilleusement bien le talent légendaire pour tout fan de telefantasy du guest Mark Sheppard (X Files, Battlestar Galactica, Supernatural, Leverage, Firefly, toutes les séries du monde).

L'épisode était bien, donc, mais le Doctor est mort. J'ai en quelque sorte ouvert les yeux sur ce qui m'a toujours gêné dans la série depuis que Steven Moffat en a repris les rênes. Il n'y a pas eu de baisse de qualité flagrante, et certes la série a proposé beaucoup de changements, mais d'ordinaire je m'adapte très bien aux changements dans une série, surtout une série du genre de Doctor Who qui se fonde pratiquement sur de fréquents changements. Certes l'écriture répétitive de Moffat m'agace, le traitement des personnages féminins aussi, ainsi que la blême caractérisation des personnages. Mais ce qui me gêne le plus en fait, c'est sa vision du Doctor.

C'est en cela que se situe réellement ma désaffection pour la série. Doctor Who est toujours cette série que j'aime, avec sa science-fiction fantasque à l'anglaise. Mais le Doctor de Steven Moffat n'est plus mon Doctor, il n'est plus mon héros. C'en est à un point où je me demande si tout cela n'est qu'un rêve éveillé, qu'à l'instar d'un Jackson Lake dans The Next Doctor (4/5.01), il y a eu une confusion lors de sa régénération, qu'Eleven est un clone raté du Doctor, se baladant dans son Tardis avec ses souvenirs, mais que le véritable Doctor est ailleurs, coincé quelque part et attendant son heure (celle d'un autre showrunner avec d'autres acteurs, préférablement James Frain).

Mon épiphanie provient de plusieurs petits moments dans ces deux épisodes. Il y a d'abord eu la mort du Doctor qui m'a fait éclater de rire. Bien évidemment, on ne peut pas prendre cette mort au sérieux, pas plus que le pathos qu'elle entraîne, dans un début de saison, voire tout court dans la série : la mort du Doctor est tout bonnement impensable pour tellement de raisons que je ne vais pas prendre la peine de les lister. On se prend à penser que les personnages sont tous des quiches, considérant que le Doctor a pris la peine de mettre en scène le moindre élément de sa "dernière heure", leur donne des instructions précises et invite même son lui du passé à la petite fête. 


Pourtant aucun d'eux, pas même River, ne songe un instant que tout cela est du vent. En même temps ce n'est pas très étonnant quand Amy met environ trois heures à comprendre que le Doctor qu'elle a sous les yeux après sa "mort" est un Doctor d'une autre timeline. Elle est désespérante de stupidité (sans compter que Moffat, utilisant la stupidité d'Amy, prend la peine de nous expliquer et ré-expliquer l'évidence, suggérant qu'il nous prend tous, nous spectateurs, pour des quiches aussi monumentales qu'Amy).

Steven Moffat a pris la mauvaise habitude depuis l'an dernier de "tuer" ses personnages ou de les faire passer pour morts, et je ne vois pas l'intérêt. A sa façon de faire, on sait tout de suite que la "mort" des personnages (le Doctor, Rory et Amy l'an dernier, et cette année même combinaison avec River en plus et seulement en deux épisodes) n'est pas sérieuse. Il utilise la mort comme élément de l'intrigue. Pourquoi pas, après tout, sauf qu'après il ne faut pas nous demander d'être triste pour les personnages ni d'éprouver le moindre stress quand ils sont en danger. Utiliser la mort ou la pseudo-mort pour faire avancer l'intrigue, d'accord, mais l'utiliser pour développer les personnages, non, cela ne fonctionne pas. 

Et j'ai éclaté de rire, quand mon personnage de science-fiction favori, mon personnage de science-fiction que j'avais toujours jusque-là qualifié d'idéal, est mort. J'ai même frôlé le fou rire quand Rory aperçoit un petit bateau et que la scène pathétique se transforme en incinération façon viking. Hilarant, vraiment. Parce que voilà, à force de jouer avec la mort de ses personnages, avec aussi peu de finesse, de tact et de subtilité, cela finit par devenir du comique involontaire. L'écriture de Moffat nous désensibilise aux tourments de ses héros, et elle parvient en même temps à casser toute gravité et toute importance à ce qui leur arrive.

Le Doctor, en somme, est complètement démythifié.

J'ai toujours aimé le côté "magique" du Doctor. J'aimais qu'il soit sous l'ère d'Eccleston ce héros improbable chassant les monstres se tapissant dans les placards des gens, et j'aimais aussi qu'il soit ce héros un peu cassé et tragique, survivant d'une Guerre qu'on ne peut qu'imaginer épique et impossible. J'ai aimé la continuité de cette idée, dans l'ère Tennant, le tourbillon d'aventures spectaculaires, de coeurs brisés et de questionnements éthiques : rappelez-vous, le Doctor de Tennant était ce Doctor qu'on décrivait ainsi "He's like fire, and ice, and rage ...". Ce Doctor-là était un mythe, il était littéralement magique, il était épique, il pouvait être terrifiant, il pouvait être très alien et on ne le comprenait pas tout le temps, mais il avait toujours du coeur et on l'aimait et on le trouvait magnifique.

Le Doctor de Steven Moffat n'est plus un mythe et il n'est plus magique. C'est sa vision du personnage. Il a le droit d'en avoir une, tout comme j'ai le droit de la trouver inférieure. Moffat voit le Doctor comme un "maverick". Il vit sa vie en bluffant et en courant, il est certes plus intelligent que beaucoup de monde et a accès à une technologie plus pointue, mais à part ça, c'est un type comme les autres, qui est beaucoup moins cool et brillant qu'il le croit, et qui improvise complètement sa vie. 

Pour utiliser une comparaison à base de Star Wars (parce que tout le monde aime utiliser des comparaisons faisant à appel à Star Wars), le Doctor n'est plus un Jedi, il est un Han Solo. Ne vous méprenez pas, j'adore Han Solo, j'adore le Faucon Millenium, j'adore Chewbacca et j'adore son couple avec Leia. Mais c'est Han Solo. Ce n'est pas le dernier des Jedi, et ce n'est pas lui qui affronte Dark Vador et l'Empereur.

Le Doctor est un héros, et a toujours été un héros, du type Jedi, dont les capacités sont tellement impressionnantes qu'elles sont magiques, qui dicte la morale de l'histoire parce que tout le monde le suit pour cette raison et parce que cela rend ses tentations vers le côté obscur plus intéressantes, et oui, il est pratiquement asexuel parce qu'il a un peu autre chose à faire, et il est un Jedi, et il est un mythe et il est magique.

Soudain, tout me paraît plus clair. Tout ce qui me déplaît dans le Doctor de Steven Moffat est limpide. Et tout est cristallisé dans cet épisode ouvrant la saison 6. Il y a d'abord sa fausse mort qui m'a fait rire parce que le Doctor n'est plus un mythe et n'est plus admirable et il est à peine un personnage, alors pourquoi pleurions-nous sa mort ?  Il y a sa globale incompétence, aussi, sa façon d'être berné sans arrêt et le fait que depuis son apparition il manque constamment de résoudre les problèmes avec panache et efficacité (quand il y parvient par miracle).

Il y a eu toutes ses scènes de flirt avec River Song qui sont inhabituelles chez le personnage ainsi que l'admission explicite que River et Eleven ont eu/vont avoir des relations sexuelles (je n'ai rien contre le fait que le Doctor ait une relation romantique avec quelqu'un, homme ou femme, du moment que cela pose en soi un dilemme, que ce n'est pas simple, parce que vous savez, il est "épique", pas un type lambda qui flirte avec la première venue dans un bar).

Il y a sa façon de traiter ses "amis" comme des subordonnés, comme étant ses inférieurs : le Doctor de RTD avait beau être arrogant, parfois irrévérencieux et bien plus brillant que ses Companions, mais il les traitait toujours comme ses égaux, respectait leurs opinions et se servait de leurs idées pour rebondir avec les siennes. Il appréciait les points de vue des humains l'accompagnant et leurs idées. Le Doctor de Moffat ... les tourne en ridicule, les humilie constamment et les rabaisse, utilisant même des caractéristiques physiques ("The legs, the nose and Mrs Robinson", les remarques sur le poids d'Amy, ou sur ses choix vestimentaires), leur ordonne de se taire quand il réfléchit (Vampires of Venice 5.06), ne les écoute pas quand ils veulent leur annoncer quelque chose d'important, etc.

Le Doctor et ses amis secrétaires

La phrase qui m'a fait le plus mal provient de River, après la "mort" du Doctor. Elle dit "We do what the Doctor's friends do. As we're told.". C'est très bien, River, mais personnellement, je n'appelle pas ça de l'amitié. Un rapport patron/employé, commandant/soldat, à la rigueur, mais ce n'est pas de l'amitié. On ne donne pas d'ordres à ses amis, pas plus qu'ils n'obéissent. Au contraire, un ami c'est normalement fait pour soutenir quand on en a besoin et pour se battre quand on en a besoin, qu'il faut nous montrer nos erreurs, nous dissuader de faire quelque chose de stupide. Comme laver le cerveau de l'Humanité pour la transformer en génocide.

Et j'en arrive au dernier point de cet épisode, ce qui a achevé de me convaincre que le Doctor était mort. Plus que les sous-entendus à caractère sexuel inhabituels, plus que ses méthodes alambiquées et ne menant nulle part pour résoudre les problèmes, plus que son attitude hautaine et puante avec ses soit-disant amis, plus que son manque de génie et d'héroïsme, c'est son manque d'éthique qui a tué mon intérêt et mon amour pour le personnage.

La fin de l'ère de David Tennant nous a offert une leçon assez douloureuse sur le fait de changer la timeline des gens et le visage de l'avenir. Changer le cours du temps a des conséquences tragiques. C'est immoral, c'est dangereux, c'est mauvais et cela a failli conduire le personnage principal de la série à la folie. Et même au-delà du Doctor de l'ère Tennant, même au-delà globalement de Doctor Who, au-delà du monde merveilleux de la science-fiction, manipuler le destin des gens, écraser leur libre-arbitre, est abominable.

Le Doctor de Steven Moffat n'a aucun problème avec cela. On nous sort toutes les cinq secondes le leitmotiv "Time can be rewritten" qu'au début j'avais pris par erreur pour une simple carte blanche excusant les paresses scénaristiques et les défauts d'écriture. A présent je constate qu'avec cette idée s'accompagne un changement de morale à la série. Dans l'épisode A Christmas Carol, le Doctor ne voit aucun problème au fait de modifier entièrement la timeline de deux personnages, dans un plan assez idiot et alambiqué pour stopper le crash d'un vaisseau spatial. 

Ce début de saison continue sur cette lancée, avec le Doctor manipulant les timelines de ses Companions ainsi que la sienne pour des fins que nous ne connaîtrons que d'ici le dénouement de la saison, et comme je commence à bien pratiquer le Moffat, il s'agira probablement d'une raison alambiquée et sans intérêt que l'on ne s'empêchera de questionner par un "n'y avait-il pas un autre moyen plus simple et efficace ?". Le Doctor va ensuite plus loin dans le thème de la manipulation du libre-arbitre puisqu'il lave le cerveau d'un demi-milliards d'êtres humains pour les forcer à exécuter sommairement une espèce alien les ayant envahis.

Je comprends que la menace était tangible. Je comprends qu'il était difficile de lutter contre un ennemi qu'on oublie aussitôt après l'avoir vu. Je comprends qu'il s'agissait d'une mesure désespérée pour que l'Humanité prenne conscience du danger insidieux qui pesait sur elle sans qu'elle le sache. 

Mais j'ai du mal à accepter qu'un héros tel que le Doctor, champion du libre-arbitre, transforme toute une population en bourreaux, sans leur laisser le moindre choix. Tout comme j'ai du mal à comprendre que le génocide d'une espèce alien, même ennemie, ne semble lui poser aucun problème (vous rappelez autrefois quand il déclarait que dans le dictionnaire, au mot "génocide" il y avait une photo de lui et l'inscription "Over my dead body" ?).

J'aurais pu accepter ce dénouement si le texte, d'une façon ou d'une autre, nous avait fait part de la monstruosité des actions du Doctor, ou si même le personnage semblait en avoir eu conscience, mais non, la scène était une pure scène de joie et d'euphorie. Aucun des Companions n'a même essayé de questionner le Doctor et aucun n'a éprouvé la moindre horreur. Dans ces moments-là, Martha Jones, Donna Noble et Rose Tyler me manquent énormément.

Et j'en arrive à cette conclusion. La série n'a pas juste changé. Le Doctor n'est pas simplement un nouveau Doctor avec de nouvelles lubies et une nouvelle attitude. C'est un personnage entièrement différent, et qui n'a plus rien de ce que j'aimais autrefois dans ce héros fantasque et magique et riche et drôle et profond.

Alors oui, l'épisode était réussi. Le Silence est un méchant réussi, qui me fait penser aux Gentlemen de Buffy, qui n'est pas très original parce qu'encore une fois Moffat se répète en proposant infiniment le même genre de méchant se basant plus autour d'un gimmick (ne bouge pas quand on le regarde, n'apparaît pas à la lumière, est oublié dès qu'on lui tourne le dos) plus que sur des motivations. 

L'installation de l'intrigue de la saison sur la mystérieuse petite fille dans la combinaison spatiale qui se régénère et a tué le Doctor est très intrigante et on espère une résolution passionnante (je suis méfiante, et j'ai peur d'une explication ridicule et alambiquée, mais considérant que Moffat reprend des éléments inexpliqués de la saison 5, comme le Tardis abandonné de The Lodger (5.11) et le Silence, je lui accorde le bénéfice du doute).

Les personnages à présent installés, même s'ils conservent des attitudes stéréotypées, sont un peu plus riches (River Song est enfin touchante et plus qu'un gadget puisqu'on connaît sa tragédie, Rory est torturé par les doutes semant sa relation avec Amy et ses vrais/faux souvenirs s'étalant sur 2000 ans, et même Amy bien qu'étant toujours une quiche et nous ayant proposé un infâme cri hystérique de Companion comme on n'en avait pas vu depuis Classic Who frôle une certaine profondeur dans son attachement pour Rory et la perspective d'une grossesse).

Les personnages secondaires fonctionnaient bien, le Canton Everett Delaware III de Mark Sheppard était une véritable gourmandise (et on en réclame plus) et le Nixon tourné en dérision et un poil pathétique a fait son office. Les décors naturels du désert américain étaient vraiment plaisants et contribuaient à installer une atmosphère esthétique quasi impeccable. La réalisation était rythmée et judicieuse, même si le début de la seconde partie n'était pas très bien édité. 

J'ai approuvé quasiment tous les choix visuels à part la débauche de ralentis lorsqu'Amy fait feu contre l'astronaute (rendant la scène ridicule alors qu'elle aurait dû être noire et choquante puisqu'elle tentait de tuer une petite fille), et lorsque River massacre les aliens (rendant la scène assez obscène puisqu'elle tend à rendre héroïque l'exécution sommaire d'une groupe d'aliens désarmés).

Les dialogues étaient souvent drôles, et à deux ou trois reprises touchants dans les scènes de River et de Rory notamment. Mais ils pouvaient être ridicules comme à la fin de l'épisode, pour instaurer une tension amoureuse complètement artificielle entre le Doctor, Amy et Rory, sans doute pour semer le doute sur la paternité du possible futur enfant d'Amy. Mais je veux croire qu'on est toujours dans Doctor Who, pas dans un soap sirupeux. Si je veux des triangles amoureux ridicules et des vraies/fausses grossesses, j'ai les KDramas pour ça, merci bien.

Les deux épisodes ont aussi été marqués par ces idées alambiquées et inefficaces qu'affectionne particulièrement Steven Moffat parce qu'elles rendent bien. Les marques sur le corps n'ont aucun intérêt du point de vue de l'histoire parce qu'elles n'expliquent pas en quoi elles aident les personnages à se souvenir de leurs ennemis, sans compter que les marques sur le visage dénotent d'un dénuement total de sens pratique. 

La chasse à l'homme n'a aucun intérêt dans la mesure où Nixon est de leur côté et passe son temps à sortir le Doctor et ses Companions du pétrin, alors pourquoi faire croire qu'ils sont recherchés par le FBI, qu'ils sont morts et que le Doctor est dans une prison ? Le saut dans le temps de trois mois ne sert à rien. La séquence d'ouverture où le Doctor essaie d'attirer l'attention d'Amy et de Rory en faisant n'importe quoi à divers moments de l'histoire ne sert à rien. Et j'en passe.

Steven Moffat est également toujours bloqué dans le même schéma d'écriture prévisible, avec les paradoxes temporels, les morts gratuites de personnages principaux, les jeunes enfants jouant un rôle plus ou moins perturbant, les ennemis silencieux construits autour de gimmicks, les effets à la "ils étaient dans la pièce depuis le début", on a même un sous-entendu de romance enfant/adulte quand River déclare qu'elle a rencontré le Doctor quand elle était très jeune et impressionnable, l'utilisation d'appareils pour continuer à entendre les gens disparus/morts, l'interaction grâce à certains médias (vidéos, enregistrements audios), etc. Je pense qu'on peut facilement créer un drinking game basé sur les manies répétitives dans l'écriture de Moffat.

A part ça, avec un peu de souplesse d'esprit, l'épisode était plus que regardable, très divertissant et très réussi.

Sauf que le Doctor est mort.


NOTE : Nice Job Breaking It, Writer.

12 commentaires:

  1. Très bonne review, claire, bien écrite et, olive sur la pizza, avec laquelle je suis entièrement d'accord. Je crois que je vais finir par filer les liens de tes reviews en disant : "voilà ce que je pense exactement en mieux dit que je n'y arriverais." Je me rends compte que j'ai les reviews trop viscérales et immédiates pour être pleinement intéressantes.

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  2. Merci, et j'avoue que quand je vois tous les commentaires ultra positifs sur le Who de Moffat, non seulement je n'y comprends rien mais je me sens super seule dans ma bulle de déception. Donc merci d'être sur la même longueur d'ondes que moi.

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  3. Pareil, je vais me contenter de mettre un lien vers ta review :-)

    Je ne suis donc pas la seule à avoir été choquée par l'attitude du Doctor quant au libre-arbitre. Le fait qu'il "pollue" ce qui est pour moi le plus grand moment de l'Histoire du XXè s. avec son message subliminal m'a donné envie de l'étrangler.

    River Song en train de tirer sur les aliens ? On aurait dit Ellen Ripley mais en cheap. Et je ne parle même pas du kiss qui m'a fait lever les sourcils dans le style WTF.

    A la fin, je pense que Moffat essaie de nous indiquer qu'on va vers un dilemme quantique style le chat de Schrödinger. Et si la petite fille de la fin était le nouveau Doctor ? Le vrai ? ;-)

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  4. A ce point là j'ai envie de dire : vivement le changement de showrunner ? Et jamais j'aurais pensé dire ça de l'ère Moffat, pourtant la déception est bien là. Moi aussi je trouve les gimmicks d'écriture de Moffat très répétitifs, il réutilise toujours les mêmes idées, ça devient fatiguant au bout d'un moment. Les marques sur le visage d'Amy, ça n'a vraiment aucun sens (d'ailleurs les marques tout court, c'est douteux comme tu le dis si bien), ça aide pas le personnage en plus(je me suis exclamé un peu tout haut "mais elle est débile ou quoi?" quand j'ai vu ça). Pareil le génocide m'a fait tiquer à la fin, j'ai pas compris pourquoi tout le monde était content, ça m'a laissé un arrière goût assez amère. De même qu'au final tout le monde s'en tape que le Doctor soit mort et la mystérieuse combinaison spatiale qu'examinait River est finalement complètement passée à la trappe. Alors oui c'est divertissant, rythmé etc mais c'est du divertissement "rapide", ça s'ingurgite vite et bien mais après il vaut mieux pas trop réfléchir parce que sinon ça fait mal au cerveau mais pas dans le bon sens du terme. D'autant que je trouve que la complexification des intrigues est assez artificielle, genre "on va faire plein de twist et de mystères et de trucs compliqué pour faire intelligent" alors que ça m'a tout l'air de n'être que du vent.
    Bref, Wait & See comme on dit.
    Mais heureusement qu'il y a Game of Thrones en même temps pour remplir mon quota de satisfaction sériesque toutes les semaines.

    Sinon, James Frain en 12 ? C'est malin, maintenant j'ai envie de voir ça :)

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  5. He he, me voilà pour essayer de donner un avis contraire...

    "Il y a d'abord eu la mort du Doctor qui m'a fait éclater de rire. Bien évidemment, on ne peut pas prendre cette mort au sérieux, pas plus que le pathos qu'elle entraîne, dans un début de saison, voire tout court dans la série : la mort du Doctor est tout bonnement impensable pour tellement de raisons que je ne vais pas prendre la peine de les lister. On se prend à penser que les personnages sont tous des quiches, considérant que le Doctor a pris la peine de mettre en scène le moindre élément de sa "dernière heure", leur donne des instructions précises et invite même son lui du passé à la petite fête.


    Pourtant aucun d'eux, pas même River, ne songe un instant que tout cela est du vent."

    > Il est évident que le but n'était pas de rendre cette scène émouvante, ni de nous pousser à la prendre au sérieux. Il me semble étrange de reprocher aux companion de ne pas s'être douté de la machinerie, puisque si la scène n'a pas été présentée pour émouvoir, elle reste choquante, ne serait-ce que par le choix de le placer en début d'épisode et de saison. C'est une façon de dire qu'elle l'est aussi pour les companion, en l'occurrence pour Amy, le choc est tel qu'une pensée de ce genre n'aurait pas été naturelle. Là où j'irais plus dans ton sens, c'est pour le Docteur lui-même, je pense qu'il aurait très bien pu comprendre qu'il est celui qui s'est envoyé la lettre. Amy met du temps à comprendre, parce qu'Amy est la plus choquée, tout simplement.

    Concernant la mort des personnages, c'est tout à fait ça, des éléments d'intrigue. Maintenant, il faut voir s'il saura gérer une vraie mort, ça reste à voir. Il se trouve que Moffat a déjà bien progressé pour l'émotion, donc faut voir comment il s'en sortira pour un événement aussi crucial. Désensibilé ? Pas encore, on s'en éloignerait presque, mais là, c'est une question de subjectivité. (pour ma part, le finale de la saison 5, l'épisode de Noël et ces deux-là montrent vraiment une meilleure maîtrise de l'émotion, et ça a très bien marché sur moi vu que j'ai eu quelques larmes, les mêmes que je pouvais avoir avec RTD, entre joie et tristesse, etc).

    Eleven a aussi son côté mythique, ce double épisode est d'ailleurs proprement épique. Il a eu ses discours, ça marche ou ça marche pas, encore un petit peu de subjectivité là-dedans et encore une fois, ça a souvent marché sur moi (le finale en particulier, belle performance).

    Je sais en tout cas d'avance que je pleurerai à la mort d'Eleven, comme j'ai pleuré pour celle de Ten (mais je pleurerai sans doute moins vu que Ten est mon first doctor).

    Le Eleven de la saison 5 était très asexué, et Moffat fait le choix de lui redonner ce piquant qui ma foi, me plaît bien, surtout qu'il n'est pas aussi admis que tu le dis je trouve. C'est un "flirt" qui n'est que du jeu pour lui, un mode de communication avec River, c'est comme ça que les deux interagissent, mais il est aussi encore plus évident que le Docteur ne pourrait pas se rapprocher d'elle maintenant : il dit ne pas lui faire confiance. (comment ne pas être sensible à l'émotion du personnage de River dans de tels moments ?)

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  6. (la suite...)

    Quant au retrait vis à vis des companion, il est en même temps compréhensible. Je comprends le regret de ne pas voir plus de complicité, de rapport d'égalité, mais tout se joue là pour amener le tragique de ce docteur : il a besoin de companion, mais après tout ce qu'il a fait vivre aux précédents, le trauma Ten, il fait le choix de la distance, et ce n'est pas pour rien qu'on se retrouve avec un docteur très enfantin. Il veille sur les companion mais à distance, parfois ce sont eux qui prennent le dessus (baleine, et premier épisode de saison 6, les companion se liguent contre lui dans le secret, lui même remet en doute sa confiance envers ses companion... tout cela approfondit les relations entre eux d'une façon nouvelle, qui peut déplaire, mais qui a quand même du sens).

    Dans cet épisode, la résolution du problème "silence" n'est pas tellement alambiquée, même plutôt simple, mais le coup du génocide est plus difficile à avaler, je te suis là. Bon, je me suis un peu plus nuancée après avoir échangé avec d'autres, et j'ai pu lire quelques explications qui ont calmé mon effroi (par exemple, dans le forum du village, un des rédacteurs donne son avis qui me semble assez juste finalement : "C’est marrant, je n’arrête pas de lire sur Internet que le Docteur a transformé l’Humanité entière en mass-murderer, mais ce n’est pas pour rien qu’il a attendu plusieurs jours pour libérer Amy. C’est pour se retrouver face aux Silence au moment du premier pas sur la Lune, leur montrer ce qu’il avait fait, et donc leur prouver qu’il valait mieux qu’ils quittent la Terre. Donc je pense que la majorité des Silence ont simplement décollé et son partis ailleurs, la Terre n’est pas recouverte de cadavres de Silent invisible ! ")

    Amy ne peut pas remettre en question ce plan et cette résolution, elle n'est pa sun companion qui peut endosser ce rôle dès lors que sa vie entière tourne autour du docteur, et ce depuis l'enfance. En revanche, comme on l'a souvent vu, c'est Rory qui aurait pu (du ?) nuancer ça. J'espère pour ma part qu'on reviendra sur le côté sombre du docteur à un moment ou à un autre, ça me rassurerait.

    Les "silence" devaient être effrayants au même titre que les wheeping angels, et si on peut être déçu par le côté répétitif (mais bon, c'est la première fois qu'on revoit le même type de méchants, et il y a quand même des variantes), on ne peut que comprendre le côté "absence de motifs directs" (quoi de plus angoissant ?). Et il y a cette histoire de combinaison spaitale en plus, bref.

    Niveau visuel, c'est vraiment très beau c'est vrai. Il paraît que c'est le même qui s'est occupé de l'épisode de Noël et ça se sent. C'est un vrai atout de poésie et d'esthétique pour la série.

    Je crois qu'ils se sont surtout gentiment moqués des américains et du coup, ça avait le mérite de prêter au sourire ^^

    Bref, voilà, un long commentaire pour expliquer les regards également positifs sur l'écriture de Moffat et ce début de saison ^^

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  7. Réponse à Snow :
    C'est vrai que la manipulation du Doctor à la fin de l'épisode laisse un goût amer. Changer des aspects du personnage, d'une régénération à une autre, c'est normal, mais là on touche quand même à un fondamental de la personnalité du Doctor et du message de la série. Après j'ai lu qu'apparemment d'après Moffat Eleven serait plus sombre cette année, donc si c'est fait exprès tant mieux, mais dans ce cas, j'aurais aimé qu'on nous indique que c'était un dérapage, pas que tout le monde fasse la fête !

    River Song ne m'a pas dérangée, mais la scène où elle massacre les Silence était super mal filmée, d'où l'impression de Ripley du pauvre. Et le baiser était difficile à regarder, mais c'est assez normal pour tout baiser qui vient plus d'un côté que de l'autre (j'avais aussi eu du mal à regarder le baiser d'Eleven et Amy l'an dernier).

    Pour la petite fille : j'adore toutes les théories tirées par les cheveux qu'elle entraîne. Ce qui a le plus attiré mon attention dans l'épisode c'est le moment où Amy aperçoit une femme avec un eyepatch de métal façon cyborg qui disait un truc du genre "I think she's just dreaming". Donc si ça se trouve on s'arrache les cheveux à trouver une solution à un problème qui n'est pas réel ?

    On verra !

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  8. Réponse à xylaire :

    A ce point là j'ai envie de dire : vivement le changement de showrunner ? Et jamais j'aurais pensé dire ça de l'ère Moffat, pourtant la déception est bien là.

    --> c'est l'avantage d'une série comme Doctor Who, il suffit d'un changement d'acteur ou de showrunner pour être à nouveau séduit. C'est pour ça que j'ai cessé de m'inquiéter. Le nouveau Doctor n'est pas mon truc, je préfèrerais retrouver le travail de Moffat ailleurs (si possible une autre comédie, j'avais adoré sa sitcom Coupling et l'avantage des sitcoms c'est qu'on n'a pas à se soucier des personnages caricaturaux vu que c'est le but), donc je prends juste mon mal en patience.

    Il me déçoit un peu avec ses gimmicks d'écriture. J'ai l'impression qu'il écrit en boucle le même épisode sans arrêt. Je ne vais pas forcément le blâmer complètement puisque ça fonctionne auprès du public et des critiques, donc pourquoi changer une recette qui fonctionne ? Mais ça me lasse, c'est certain.

    Quant au génocide, je peux pardonner cet aspect de l'histoire, si a posteriori on se rend compte que c'était le début d'un Doctor plus sombre, se dirigeant vers le côté obscur. J'aurai moins de mal à pardonner les personnages secondaires qui ont tiqué. Juste un plan sur un regard inquiet ou perturbé d'un des Companions m'aurait suffi.

    De même qu'au final tout le monde s'en tape que le Doctor soit mort et la mystérieuse combinaison spatiale qu'examinait River est finalement complètement passée à la trappe.

    --> C'est pareil, là aussi, juste un plan à la fin de l'épisode, avec River, Rory et Amy au premier plan qui échangent un regard inquiet pendant que le Doctor est au fond du plan, leur tournant le dos, juste pour nous rappeler qu'il est "mort" cela m'aurait suffi. Mais non, rien.

    Sinon, James Frain en 12 ? C'est malin, maintenant j'ai envie de voir ça :)

    --> Je n'y avais jamais réfléchi avant, j'ai tapé James Frain un peu au hasard pendant que j'écrivais ma review et maintenant l'idée ne veut plus lâcher mon petit cerveau. Hmm. Yes please.

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  9. Réponse à ... Anonyme ? :

    Il est évident que le but n'était pas de rendre cette scène émouvante, ni de nous pousser à la prendre au sérieux.

    --> ... Moui, ça se discute. Naturellement le spectateur sait que c'est du vent et que le Doctor ne peut pas être mort définitivement, mais la scène est filmée de façon à émouvoir le spectateur, avec du bon pathos, musique tragique, ralenti (? Il me semble), Amy qui s'effondre en pleurant sur le corps du Doctor ...

    Il me semble étrange de reprocher aux companion de ne pas s'être douté de la machinerie

    --> Amy est sous le choc, c'est certain, mais River a apparemment pratiqué le Doctor plus longtemps, on nous rappelle sans cesse qu'elle est celle qui le connaît le mieux, elle a même un journal rempli de détails sur sa vie, pilote son vaisseau mieux que lui, etc. Je suis un peu étonnée qu'à un moment elle ne se soit pas arrêtée pour questionner ce qu'elle vient de voir, surtout étant donné la mise en scène soignée du Doctor pour tous les amener là, y compris son lui passé.
    Mais ok, je t'accorde que ce sont peut-être mes préjugés contre les personnages qui parlaient et que ma remarque était sans doute sévère.

    Amy met du temps à comprendre, parce qu'Amy est la plus choquée, tout simplement.

    --> Et qu'elle est aussi une quiche ? Ok, ok, désolée, je n'aime vraiment pas ce personnage donc je suis subjective sur ce coup-là, mea culpa.
    ...
    Mais je trouve quand même que c'est une quiche ! (on ne se refait pas)

    Il se trouve que Moffat a déjà bien progressé pour l'émotion, donc faut voir comment il s'en sortira pour un événement aussi crucial.

    --> Une toute petite progression, mais oui, je l'ai noté, les scènes de River et de Rory étaient touchantes, et quand on sait que c'est dans la conception de l'écriture de Moffat de traiter ses personnages comme des outils servant l'histoire et d'en faire peu de cas, c'était limite exceptionnel. Qu'il continue sur cette lancée !

    pour ma part, le finale de la saison 5, l'épisode de Noël et ces deux-là montrent vraiment une meilleure maîtrise de l'émotion

    --> Là je ne suis pas vraiment d'accord. Je sais que la fin de la saison 5 était supposée être émouvante, mais elle ne m'a rien fait parce que je n'ai jamais réussi à m'intéresser aux personnages, donc il m'était impossible de m'émouvoir.
    Quant à l'épisode de noël dernier, je me rappelle de moments très drôles, mais des moments émouvants, là je bloque ? Tu fais allusion à quel passage en fait ? Pas la romance oubliable des deux protagonistes de l'épisode tout de même ?

    Eleven a aussi son côté mythique, ce double épisode est d'ailleurs proprement épique.

    --> Le Doctor étant ce qu'il est, forcément il y aura toujours des moments "épiques" dans la série mais l'écriture vise nettement à démythifier le Doctor, et ce n'est pas moi qui dit ça, c'est Steven Moffat lui-même. Je ne vois pas le mal à ça, il fait ce qu'il veut, mais je n'accroche pas et j'attends plus d'un personnage comme le Doctor !

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  10. (... suite)

    Je sais en tout cas d'avance que je pleurerai à la mort d'Eleven, comme j'ai pleuré pour celle de Ten

    --> C'est un peu tôt pour que je me prononce sur la mort d'Eleven. Qui sait ? On l'aura encore deux ans, minimum (il me semble que Matt Smith a signé pour une saison 3 déjà), donc peut-être que je changerai d'avis, mais pour l'instant il me laisse complètement indifférente, malheureusement.

    Le Eleven de la saison 5 était très asexué

    --> Là je ne suis vraiment pas d'accord, puisque Moffat a vraiment eu pour projet depuis la saison 5 de répéter que le Doctor n'était pas asexué, il a ressorti plusieurs fois l'anecdote avec la Reine Elizabeth I, il y a les sous-entendus avec River, et tout un point de l'intrigue dans Amy's Choice tournait autour des désirs sexuels du Doctor (exprimés à travers le Dream Lord, et d'ailleurs Moffat a révisé le script exprès pour aller dans ce sens, et affirmer que le Doctor avait envie de s'envoyer en l'air). Donc ce n'est pas nouveau et ça va continuer. En soi ça ne me dérange pas vraiment, c'est juste que c'est une vision du personnage qui participe à le rendre plus "banal" et moins inaccessible, moins épique.
    Encore une fois, c'est tout à fait son droit, à Moffat, d'aller par là, mais ça ne m'intéresse pas.

    C'est un "flirt" qui n'est que du jeu pour lui, un mode de communication avec River, c'est comme ça que les deux interagissent, mais il est aussi encore plus évident que le Docteur ne pourrait pas se rapprocher d'elle maintenant : il dit ne pas lui faire confiance.

    --> Je suis d'accord, le flirt est un mode de communication avec elle, et il n'a pas trop le choix, parce que sinon ses interactions avec elle seraient atrocement embarrassantes (puisqu'elle le connaît mieux et de son point de vue à elle ils ont une relation intime). Et effectivement il ne lui fait pas confiance du tout, et à raison, pour l'instant. Mais on sait que ça va changer. Dans Silence in the Library River sous-entend qu'il y a une parfaite confiance entre eux deux, et ... En fait d'une façon générale, River sous-entend de plus en plus explicitement qu'ils ont/auront une relation amoureuse. Et plus elle est explicite, plus elle est impatiente d'avoir une attraction réciproque, plus j'ai l'impression en tant que spectatrice, que Moffat se rapproche à grands pas de ce point d'intrigue.

    Quant au retrait vis à vis des companion, il est en même temps compréhensible. Je comprends le regret de ne pas voir plus de complicité, de rapport d'égalité, mais tout se joue là pour amener le tragique de ce docteur : il a besoin de companion, mais après tout ce qu'il a fait vivre aux précédents, le trauma Ten, il fait le choix de la distance

    --> Compréhensible, certes, mais frustrant. J'ai beaucoup de mal à comprendre ces personnages et leur façon d'interagir. Je n'ai pas l'impression qu'ils s'amusent ensemble. Cela me gêne. Et je déteste l'aspect subordonné dans la relation Doctor/Companion. On a l'impression que c'est un boulot, pas qu'ils se baladent dans le temps et l'espace par esprit d'aventure et pour s'amuser. C'est vraiment creux et frustrant ce ... manque de spontanéité. Et puis Moffat a déjà ce genre de relation dans Sherlock, il pourrait changer de disque, non ?

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  11. (suite ... c'est laborieux)

    Dans cet épisode, la résolution du problème "silence" n'est pas tellement alambiquée, même plutôt simple, mais le coup du génocide est plus difficile à avaler, je te suis là.

    --> Non, je suis d'accord, la résolution du problème en soi, avec l'enregistrement vidéo où les Silence ordonnent leur exécution est une excellente idée et toute simple. Ce que je qualifiais d'alambiqué c'était plutôt le coup des marques sur les bras et le visage parce que 1) aucun sens pratique 2) ça explique qu'ils ont vu quelque chose mais ça n'explique pas COMMENT ils se souviennent que c'est les Silence et qu'ils les oublient après les avoir vu, etc. Egalement le saut dans le temps de trois mois, la chasse à l'homme, Canton qui fait semblant de tuer Rory, Amy et River et semblant d'emprisonner le Doctor, etc, et pourquoi faire au final ? Quel était le but de cette manoeuvre compliquée ? Etait-ce une distraction contre leur ennemi ? Mais dans ce cas faire sans arrêt appel à Nixon pour les sortir d'un mauvais pas ruine tout leur joli plan sophistiqué, non ? Idem pour le coup des implants/micros télépathiques, à quoi ils ont servi au final ? Entendre les pensées d'Amy ? N'y avait-il pas un moyen plus simple de remettre sur le tapis le vrai-faux triangle amoureux avec Rory/Amy/Eleven ? Quelque chose comme ... de la caractérisation des personnages ?

    Bon, je me suis un peu plus nuancée après avoir échangé avec d'autres, et j'ai pu lire quelques explications qui ont calmé mon effroi (par exemple, dans le forum du village, un des rédacteurs donne son avis qui me semble assez juste finalement : "C’est marrant, je n’arrête pas de lire sur Internet que le Docteur a transformé l’Humanité entière en mass-murderer, mais ce n’est pas pour rien qu’il a attendu plusieurs jours pour libérer Amy. C’est pour se retrouver face aux Silence au moment du premier pas sur la Lune, leur montrer ce qu’il avait fait, et donc leur prouver qu’il valait mieux qu’ils quittent la Terre. Donc je pense que la majorité des Silence ont simplement décollé et son partis ailleurs, la Terre n’est pas recouverte de cadavres de Silent invisible ! ")

    --> Admettons ... Mais dans ce cas il y avait moyen d'utiliser le script et la réalisation pour suggérer que les Silence avaient une porte de sortie. Au lieu de ça, la réalisation nous montre la diffusion du clip et ensuite plusieurs exemples d'exécutions des aliens avec les gens du bar, l'agent du FBI et le joli massacre de River.
    Cela étant, j'ai cru comprendre que cela venait d'une volonté de Moffat d'assombrir le Doctor cette année, donc si c'est le début d'un arc Dark!Doctor, dans ce cas-là je veux bien. J'aurais juste bien aimé que la réalisation suive et souligne que c'est un moment troublant/ambigü.

    Amy ne peut pas remettre en question ce plan et cette résolution, elle n'est pa sun companion qui peut endosser ce rôle dès lors que sa vie entière tourne autour du docteur, et ce depuis l'enfance.

    --> Et tu viens de résumer pourquoi je ne supporte pas ce personnage. Elle est incapable de tenir tête au Doctor, de s'affirmer face à lui, de lui dire stop, de le conseiller, parce qu'il est le héros de son enfance et elle est complètement influencée par lui. Amy peut dire stop et se rebeller devant tout le monde, mais pas devant le Doctor. Ce qui fait d'elle par définition une très mauvaise Companion.

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  12. (... et fin !)

    En revanche, comme on l'a souvent vu, c'est Rory qui aurait pu (du ?) nuancer ça.

    --> Parfaitement d'accord, Amy et River ne peuvent pas se rebeller à ce moment-là, Amy parce qu'elle ne sait pas "juger" le Doctor, et River parce qu'elle est moralement ambigue de toute façon donc génocider une espèce alien ne doit pas la gêner (au passage : suuuuuper la représentation des femmes dans cette série maintenant !). Rory aurait été le parfait candidat, et s'il y a véritablement un arc Dark!Doctor, cela aurait du sens qu'en tant que personnage, Rory soit le premier à remarquer que quelque chose ne tourne pas rond.

    Les "silence" devaient être effrayants au même titre que les wheeping angels, et si on peut être déçu par le côté répétitif (mais bon, c'est la première fois qu'on revoit le même type de méchants, et il y a quand même des variantes), on ne peut que comprendre le côté "absence de motifs directs" (quoi de plus angoissant ?).

    --> Mais à force ce genre de méchants n'est plus angoissant, puisque c'est prévisible, tu ne crois pas ? Le méchant qui n'a pas de voix, qui est insidieux, qui est là sans qu'on le sache, c'est forcément une idée géniale et cela fonctionnait dans les premiers épisodes de Moffat. Mais à présent, il n'y a plus d'effet de surprise. Cela devient la routine.

    Niveau visuel, c'est vraiment très beau c'est vrai. Il paraît que c'est le même qui s'est occupé de l'épisode de Noël et ça se sent. C'est un vrai atout de poésie et d'esthétique pour la série.

    --> Parfaitement d'accord, visuellement la série est de plus en plus belle, et si sur le fond je n'adhère pas au côté "dark fairytale" donné à la série, esthétiquement ça marche vraiment bien.

    Bref, voilà, un long commentaire pour expliquer les regards également positifs sur l'écriture de Moffat et ce début de saison ^^

    --> Je comprends, je comprends, désolée d'avoir la dent dure, mais je trouve frustrant d'être déçue par le Who de Moffat considérant que je suis dans l'extrême minorité d'une part et d'autre part que j'en attendais beaucoup. Avant j'admirais beaucoup le travail de Moffat mais à présent je le trouve prévisible, répétitif ... J'admets que j'ai des préjugés contre ce monsieur du fait de certaines de ses déclaration passées, et qui influencent ma vision sur son travail, mais je trouve tout de même les avalanches de compliments qu'il reçoit exagérées. Le fait est que je continue à trouver la série plutôt intéressante, mais je ne m'amuse plus autant qu'avant à la regarder et surtout je ne suis plus du tout investie dans le sort de ses héros. D'où le fil conducteur de ma review : le Doctor est un peu mort à mes yeux.

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