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mercredi 4 mai 2011

Le Doctor est Mort.

DOCTOR WHO. 
THE IMPOSSIBLE ASTRONAUT/DAY OF THE MOON (6.01/6.02)

Ma première pensée, quand j'ai terminé l'épisode en deux parties inaugurant la saison 6 de Doctor Who, c'était que le Doctor était mort. Et je ne parle pas de la séquence d'ouverture de l'épisode qui montre notre héros se faire assassiner pour de bon par un mystérieux individu dans une combinaison spatiale. Le Doctor est mort.

Ceci n'est pas un Doctor.

Ou du moins le Doctor tel que je le connais et l'apprécie depuis cinq ans maintenant.

L'épisode The Impossible Astronaut (6.01) nous emmène quelques mois après la lune de miel mouvementée des Ponds dans A Christmas Carol (6.00), et nous les retrouvons vivant dans une petite maison cosy (... et je ne sais absolument pas avec quel salaire ils la paient, la maison, puisqu'Amy est une kissogram à la retraite et Rory a sûrement été viré de son boulot d'infirmier, avec, vous savez, ses disparitions qui durent des mois ? ). Le Doctor, d'après leurs observations, semble faire des tas de choses complètement idiotes (comme troller un court-métrage de Laurel & Hardy ou se faire faire un portrait nu) pour attirer leur attention. Et non, l'épisode ne reviendra pas sur ces passages, pas plus qu'il ne leur donnera du sens, cela ne servait qu'à être un gag, apparemment.

Puis le couple reçoit une invitation pour l'Arizona. A quelques siècles de là, dans sa Storm Cage, River Song reçoit la même invitation. Lorsque les companions du moments se retrouvent, le Doctor, plus âgé de deux siècles, les attend (le Doctor les appelle ceux en qui il fait le plus confiance mais c'est douteux parce que les Ponds sont un peu des quiches, mais à la rigueur River, OK, puisqu'il s'agit d'une future version de lui-même : lorsqu'on retrouvera le Doctor du présent il souligne assez clairement qu'il n'éprouve aucune confiance en elle). Il les emmène à un joli pique-nique, où il se fait tuer. Puis, le Doctor du passé (ou du présent selon votre point de vue) fait son apparition, ayant lui aussi été invité à la petite sauterie. 

Le groupe suit les traces d'un quatrième invité, ce qui les emmène dans le Bureau Ovale en 1969 juste à temps pour aider le Président Nixon à résoudre les mystérieux coups de fil d'une petite fille appelant à l'aide. Leur petite aventure les conduit à faire enfin connaissance avec le Silence (ennemi mentionné tout au long de la saison 5) qui est une espèce alien contrôlant l'esprit des humains en leur faisant oublier leur existence aussitôt qu'ils les ont vus. S'ensuit alors un plan alambiqué au point qu'il en est ridicule pour les traquer et une victoire par génocide triomphant.
Et le Doctor est mort.

Il est mort à mes yeux en tout cas. Je n'ai rien de particulièrement négatif à dire sur ce double épisode. Je l'ai honnêtement trouvé bon, distrayant, rythmé, très bien filmé (à l'exception de deux séquences utilisant des ralentis ridicules) et il proposait une caractérisation satisfaisante des personnages principaux de la série tout en exploitant merveilleusement bien le talent légendaire pour tout fan de telefantasy du guest Mark Sheppard (X Files, Battlestar Galactica, Supernatural, Leverage, Firefly, toutes les séries du monde).

L'épisode était bien, donc, mais le Doctor est mort. J'ai en quelque sorte ouvert les yeux sur ce qui m'a toujours gêné dans la série depuis que Steven Moffat en a repris les rênes. Il n'y a pas eu de baisse de qualité flagrante, et certes la série a proposé beaucoup de changements, mais d'ordinaire je m'adapte très bien aux changements dans une série, surtout une série du genre de Doctor Who qui se fonde pratiquement sur de fréquents changements. Certes l'écriture répétitive de Moffat m'agace, le traitement des personnages féminins aussi, ainsi que la blême caractérisation des personnages. Mais ce qui me gêne le plus en fait, c'est sa vision du Doctor.

C'est en cela que se situe réellement ma désaffection pour la série. Doctor Who est toujours cette série que j'aime, avec sa science-fiction fantasque à l'anglaise. Mais le Doctor de Steven Moffat n'est plus mon Doctor, il n'est plus mon héros. C'en est à un point où je me demande si tout cela n'est qu'un rêve éveillé, qu'à l'instar d'un Jackson Lake dans The Next Doctor (4/5.01), il y a eu une confusion lors de sa régénération, qu'Eleven est un clone raté du Doctor, se baladant dans son Tardis avec ses souvenirs, mais que le véritable Doctor est ailleurs, coincé quelque part et attendant son heure (celle d'un autre showrunner avec d'autres acteurs, préférablement James Frain).

Mon épiphanie provient de plusieurs petits moments dans ces deux épisodes. Il y a d'abord eu la mort du Doctor qui m'a fait éclater de rire. Bien évidemment, on ne peut pas prendre cette mort au sérieux, pas plus que le pathos qu'elle entraîne, dans un début de saison, voire tout court dans la série : la mort du Doctor est tout bonnement impensable pour tellement de raisons que je ne vais pas prendre la peine de les lister. On se prend à penser que les personnages sont tous des quiches, considérant que le Doctor a pris la peine de mettre en scène le moindre élément de sa "dernière heure", leur donne des instructions précises et invite même son lui du passé à la petite fête. 


Pourtant aucun d'eux, pas même River, ne songe un instant que tout cela est du vent. En même temps ce n'est pas très étonnant quand Amy met environ trois heures à comprendre que le Doctor qu'elle a sous les yeux après sa "mort" est un Doctor d'une autre timeline. Elle est désespérante de stupidité (sans compter que Moffat, utilisant la stupidité d'Amy, prend la peine de nous expliquer et ré-expliquer l'évidence, suggérant qu'il nous prend tous, nous spectateurs, pour des quiches aussi monumentales qu'Amy).

Steven Moffat a pris la mauvaise habitude depuis l'an dernier de "tuer" ses personnages ou de les faire passer pour morts, et je ne vois pas l'intérêt. A sa façon de faire, on sait tout de suite que la "mort" des personnages (le Doctor, Rory et Amy l'an dernier, et cette année même combinaison avec River en plus et seulement en deux épisodes) n'est pas sérieuse. Il utilise la mort comme élément de l'intrigue. Pourquoi pas, après tout, sauf qu'après il ne faut pas nous demander d'être triste pour les personnages ni d'éprouver le moindre stress quand ils sont en danger. Utiliser la mort ou la pseudo-mort pour faire avancer l'intrigue, d'accord, mais l'utiliser pour développer les personnages, non, cela ne fonctionne pas. 

Et j'ai éclaté de rire, quand mon personnage de science-fiction favori, mon personnage de science-fiction que j'avais toujours jusque-là qualifié d'idéal, est mort. J'ai même frôlé le fou rire quand Rory aperçoit un petit bateau et que la scène pathétique se transforme en incinération façon viking. Hilarant, vraiment. Parce que voilà, à force de jouer avec la mort de ses personnages, avec aussi peu de finesse, de tact et de subtilité, cela finit par devenir du comique involontaire. L'écriture de Moffat nous désensibilise aux tourments de ses héros, et elle parvient en même temps à casser toute gravité et toute importance à ce qui leur arrive.

Le Doctor, en somme, est complètement démythifié.

J'ai toujours aimé le côté "magique" du Doctor. J'aimais qu'il soit sous l'ère d'Eccleston ce héros improbable chassant les monstres se tapissant dans les placards des gens, et j'aimais aussi qu'il soit ce héros un peu cassé et tragique, survivant d'une Guerre qu'on ne peut qu'imaginer épique et impossible. J'ai aimé la continuité de cette idée, dans l'ère Tennant, le tourbillon d'aventures spectaculaires, de coeurs brisés et de questionnements éthiques : rappelez-vous, le Doctor de Tennant était ce Doctor qu'on décrivait ainsi "He's like fire, and ice, and rage ...". Ce Doctor-là était un mythe, il était littéralement magique, il était épique, il pouvait être terrifiant, il pouvait être très alien et on ne le comprenait pas tout le temps, mais il avait toujours du coeur et on l'aimait et on le trouvait magnifique.

Le Doctor de Steven Moffat n'est plus un mythe et il n'est plus magique. C'est sa vision du personnage. Il a le droit d'en avoir une, tout comme j'ai le droit de la trouver inférieure. Moffat voit le Doctor comme un "maverick". Il vit sa vie en bluffant et en courant, il est certes plus intelligent que beaucoup de monde et a accès à une technologie plus pointue, mais à part ça, c'est un type comme les autres, qui est beaucoup moins cool et brillant qu'il le croit, et qui improvise complètement sa vie. 

Pour utiliser une comparaison à base de Star Wars (parce que tout le monde aime utiliser des comparaisons faisant à appel à Star Wars), le Doctor n'est plus un Jedi, il est un Han Solo. Ne vous méprenez pas, j'adore Han Solo, j'adore le Faucon Millenium, j'adore Chewbacca et j'adore son couple avec Leia. Mais c'est Han Solo. Ce n'est pas le dernier des Jedi, et ce n'est pas lui qui affronte Dark Vador et l'Empereur.

Le Doctor est un héros, et a toujours été un héros, du type Jedi, dont les capacités sont tellement impressionnantes qu'elles sont magiques, qui dicte la morale de l'histoire parce que tout le monde le suit pour cette raison et parce que cela rend ses tentations vers le côté obscur plus intéressantes, et oui, il est pratiquement asexuel parce qu'il a un peu autre chose à faire, et il est un Jedi, et il est un mythe et il est magique.

Soudain, tout me paraît plus clair. Tout ce qui me déplaît dans le Doctor de Steven Moffat est limpide. Et tout est cristallisé dans cet épisode ouvrant la saison 6. Il y a d'abord sa fausse mort qui m'a fait rire parce que le Doctor n'est plus un mythe et n'est plus admirable et il est à peine un personnage, alors pourquoi pleurions-nous sa mort ?  Il y a sa globale incompétence, aussi, sa façon d'être berné sans arrêt et le fait que depuis son apparition il manque constamment de résoudre les problèmes avec panache et efficacité (quand il y parvient par miracle).

Il y a eu toutes ses scènes de flirt avec River Song qui sont inhabituelles chez le personnage ainsi que l'admission explicite que River et Eleven ont eu/vont avoir des relations sexuelles (je n'ai rien contre le fait que le Doctor ait une relation romantique avec quelqu'un, homme ou femme, du moment que cela pose en soi un dilemme, que ce n'est pas simple, parce que vous savez, il est "épique", pas un type lambda qui flirte avec la première venue dans un bar).

Il y a sa façon de traiter ses "amis" comme des subordonnés, comme étant ses inférieurs : le Doctor de RTD avait beau être arrogant, parfois irrévérencieux et bien plus brillant que ses Companions, mais il les traitait toujours comme ses égaux, respectait leurs opinions et se servait de leurs idées pour rebondir avec les siennes. Il appréciait les points de vue des humains l'accompagnant et leurs idées. Le Doctor de Moffat ... les tourne en ridicule, les humilie constamment et les rabaisse, utilisant même des caractéristiques physiques ("The legs, the nose and Mrs Robinson", les remarques sur le poids d'Amy, ou sur ses choix vestimentaires), leur ordonne de se taire quand il réfléchit (Vampires of Venice 5.06), ne les écoute pas quand ils veulent leur annoncer quelque chose d'important, etc.

Le Doctor et ses amis secrétaires

La phrase qui m'a fait le plus mal provient de River, après la "mort" du Doctor. Elle dit "We do what the Doctor's friends do. As we're told.". C'est très bien, River, mais personnellement, je n'appelle pas ça de l'amitié. Un rapport patron/employé, commandant/soldat, à la rigueur, mais ce n'est pas de l'amitié. On ne donne pas d'ordres à ses amis, pas plus qu'ils n'obéissent. Au contraire, un ami c'est normalement fait pour soutenir quand on en a besoin et pour se battre quand on en a besoin, qu'il faut nous montrer nos erreurs, nous dissuader de faire quelque chose de stupide. Comme laver le cerveau de l'Humanité pour la transformer en génocide.

Et j'en arrive au dernier point de cet épisode, ce qui a achevé de me convaincre que le Doctor était mort. Plus que les sous-entendus à caractère sexuel inhabituels, plus que ses méthodes alambiquées et ne menant nulle part pour résoudre les problèmes, plus que son attitude hautaine et puante avec ses soit-disant amis, plus que son manque de génie et d'héroïsme, c'est son manque d'éthique qui a tué mon intérêt et mon amour pour le personnage.

La fin de l'ère de David Tennant nous a offert une leçon assez douloureuse sur le fait de changer la timeline des gens et le visage de l'avenir. Changer le cours du temps a des conséquences tragiques. C'est immoral, c'est dangereux, c'est mauvais et cela a failli conduire le personnage principal de la série à la folie. Et même au-delà du Doctor de l'ère Tennant, même au-delà globalement de Doctor Who, au-delà du monde merveilleux de la science-fiction, manipuler le destin des gens, écraser leur libre-arbitre, est abominable.

Le Doctor de Steven Moffat n'a aucun problème avec cela. On nous sort toutes les cinq secondes le leitmotiv "Time can be rewritten" qu'au début j'avais pris par erreur pour une simple carte blanche excusant les paresses scénaristiques et les défauts d'écriture. A présent je constate qu'avec cette idée s'accompagne un changement de morale à la série. Dans l'épisode A Christmas Carol, le Doctor ne voit aucun problème au fait de modifier entièrement la timeline de deux personnages, dans un plan assez idiot et alambiqué pour stopper le crash d'un vaisseau spatial. 

Ce début de saison continue sur cette lancée, avec le Doctor manipulant les timelines de ses Companions ainsi que la sienne pour des fins que nous ne connaîtrons que d'ici le dénouement de la saison, et comme je commence à bien pratiquer le Moffat, il s'agira probablement d'une raison alambiquée et sans intérêt que l'on ne s'empêchera de questionner par un "n'y avait-il pas un autre moyen plus simple et efficace ?". Le Doctor va ensuite plus loin dans le thème de la manipulation du libre-arbitre puisqu'il lave le cerveau d'un demi-milliards d'êtres humains pour les forcer à exécuter sommairement une espèce alien les ayant envahis.

Je comprends que la menace était tangible. Je comprends qu'il était difficile de lutter contre un ennemi qu'on oublie aussitôt après l'avoir vu. Je comprends qu'il s'agissait d'une mesure désespérée pour que l'Humanité prenne conscience du danger insidieux qui pesait sur elle sans qu'elle le sache. 

Mais j'ai du mal à accepter qu'un héros tel que le Doctor, champion du libre-arbitre, transforme toute une population en bourreaux, sans leur laisser le moindre choix. Tout comme j'ai du mal à comprendre que le génocide d'une espèce alien, même ennemie, ne semble lui poser aucun problème (vous rappelez autrefois quand il déclarait que dans le dictionnaire, au mot "génocide" il y avait une photo de lui et l'inscription "Over my dead body" ?).

J'aurais pu accepter ce dénouement si le texte, d'une façon ou d'une autre, nous avait fait part de la monstruosité des actions du Doctor, ou si même le personnage semblait en avoir eu conscience, mais non, la scène était une pure scène de joie et d'euphorie. Aucun des Companions n'a même essayé de questionner le Doctor et aucun n'a éprouvé la moindre horreur. Dans ces moments-là, Martha Jones, Donna Noble et Rose Tyler me manquent énormément.

Et j'en arrive à cette conclusion. La série n'a pas juste changé. Le Doctor n'est pas simplement un nouveau Doctor avec de nouvelles lubies et une nouvelle attitude. C'est un personnage entièrement différent, et qui n'a plus rien de ce que j'aimais autrefois dans ce héros fantasque et magique et riche et drôle et profond.

Alors oui, l'épisode était réussi. Le Silence est un méchant réussi, qui me fait penser aux Gentlemen de Buffy, qui n'est pas très original parce qu'encore une fois Moffat se répète en proposant infiniment le même genre de méchant se basant plus autour d'un gimmick (ne bouge pas quand on le regarde, n'apparaît pas à la lumière, est oublié dès qu'on lui tourne le dos) plus que sur des motivations. 

L'installation de l'intrigue de la saison sur la mystérieuse petite fille dans la combinaison spatiale qui se régénère et a tué le Doctor est très intrigante et on espère une résolution passionnante (je suis méfiante, et j'ai peur d'une explication ridicule et alambiquée, mais considérant que Moffat reprend des éléments inexpliqués de la saison 5, comme le Tardis abandonné de The Lodger (5.11) et le Silence, je lui accorde le bénéfice du doute).

Les personnages à présent installés, même s'ils conservent des attitudes stéréotypées, sont un peu plus riches (River Song est enfin touchante et plus qu'un gadget puisqu'on connaît sa tragédie, Rory est torturé par les doutes semant sa relation avec Amy et ses vrais/faux souvenirs s'étalant sur 2000 ans, et même Amy bien qu'étant toujours une quiche et nous ayant proposé un infâme cri hystérique de Companion comme on n'en avait pas vu depuis Classic Who frôle une certaine profondeur dans son attachement pour Rory et la perspective d'une grossesse).

Les personnages secondaires fonctionnaient bien, le Canton Everett Delaware III de Mark Sheppard était une véritable gourmandise (et on en réclame plus) et le Nixon tourné en dérision et un poil pathétique a fait son office. Les décors naturels du désert américain étaient vraiment plaisants et contribuaient à installer une atmosphère esthétique quasi impeccable. La réalisation était rythmée et judicieuse, même si le début de la seconde partie n'était pas très bien édité. 

J'ai approuvé quasiment tous les choix visuels à part la débauche de ralentis lorsqu'Amy fait feu contre l'astronaute (rendant la scène ridicule alors qu'elle aurait dû être noire et choquante puisqu'elle tentait de tuer une petite fille), et lorsque River massacre les aliens (rendant la scène assez obscène puisqu'elle tend à rendre héroïque l'exécution sommaire d'une groupe d'aliens désarmés).

Les dialogues étaient souvent drôles, et à deux ou trois reprises touchants dans les scènes de River et de Rory notamment. Mais ils pouvaient être ridicules comme à la fin de l'épisode, pour instaurer une tension amoureuse complètement artificielle entre le Doctor, Amy et Rory, sans doute pour semer le doute sur la paternité du possible futur enfant d'Amy. Mais je veux croire qu'on est toujours dans Doctor Who, pas dans un soap sirupeux. Si je veux des triangles amoureux ridicules et des vraies/fausses grossesses, j'ai les KDramas pour ça, merci bien.

Les deux épisodes ont aussi été marqués par ces idées alambiquées et inefficaces qu'affectionne particulièrement Steven Moffat parce qu'elles rendent bien. Les marques sur le corps n'ont aucun intérêt du point de vue de l'histoire parce qu'elles n'expliquent pas en quoi elles aident les personnages à se souvenir de leurs ennemis, sans compter que les marques sur le visage dénotent d'un dénuement total de sens pratique. 

La chasse à l'homme n'a aucun intérêt dans la mesure où Nixon est de leur côté et passe son temps à sortir le Doctor et ses Companions du pétrin, alors pourquoi faire croire qu'ils sont recherchés par le FBI, qu'ils sont morts et que le Doctor est dans une prison ? Le saut dans le temps de trois mois ne sert à rien. La séquence d'ouverture où le Doctor essaie d'attirer l'attention d'Amy et de Rory en faisant n'importe quoi à divers moments de l'histoire ne sert à rien. Et j'en passe.

Steven Moffat est également toujours bloqué dans le même schéma d'écriture prévisible, avec les paradoxes temporels, les morts gratuites de personnages principaux, les jeunes enfants jouant un rôle plus ou moins perturbant, les ennemis silencieux construits autour de gimmicks, les effets à la "ils étaient dans la pièce depuis le début", on a même un sous-entendu de romance enfant/adulte quand River déclare qu'elle a rencontré le Doctor quand elle était très jeune et impressionnable, l'utilisation d'appareils pour continuer à entendre les gens disparus/morts, l'interaction grâce à certains médias (vidéos, enregistrements audios), etc. Je pense qu'on peut facilement créer un drinking game basé sur les manies répétitives dans l'écriture de Moffat.

A part ça, avec un peu de souplesse d'esprit, l'épisode était plus que regardable, très divertissant et très réussi.

Sauf que le Doctor est mort.


NOTE : Nice Job Breaking It, Writer.